Trump a beau dire à Davos qu’il adore l’environnement (on remarquera que ça ne veut absolument rien dire), tous les candidats à la mairie de Paris ont beau verdir leur programme pour donner l’impression qu’ils sont super concernés par la question (et on sait que ça ne donnera pas forcément grand’chose), ma meuf a beau acheter des cotons lavables pour ne pas consommer de cotons (ils sont rêches), on se retrouve toujours au même point, le point où la planète se réchauffe et on va tous crever. Et c’est absolument réel. Tangible. On va se retrouver avec la pire crise de l’histoire contemporaine, et on s’en fout. Le pire, c’est qu’on est déjà dedans.

Les 5 années les plus chaudes de l'histoire sont les 5 dernières années

Entre 2015 et 2019, le monde a pris 0,2° C. Depuis que l’on a commencé à relever les températures en 1850, jamais années n’avaient été aussi chaudes que les 5 dernières. S’il s’était agi d’un épiphénomène sur un an, on aurait pu comprendre les sceptiques, mais cette tendance très claire, déjà initiée depuis le tournant du siècle, ne fait que s’accélérer.

La mer de glace, le plus grand glacier de France ne cesse de reculer

C’est saisissant : pour rejoindre la grotte de glace depuis la gare de Montenvers, il faut prendre un télécabine puis descendre 500 marches. Pourquoi autant de marches ? Parce que, comme l’indique le parcours avec des petites pancartes indiquant l’endroit où se situait le glacier depuis les années 80, celui-ci ne fait que reculer d’année en année, avec une accélération notable à compter du début des années 2000. Depuis 1990, la mer de glace recule de 10 à 30 mètres par an, 100 mètres au total.

Les ouragans se multiplient

Dans l’océan atlantique, les ouragans ne sont pas plus nombreux, mais ils deviennent beaucoup plus puissants. Les méga-cyclones de force 4 ou 5 ne sont plus rares ; chaque année, une nouvelle alerte fait la une des journaux pendant l’été. Harvey et Irma en 2017, Dorian en 2019… Le nombre d’ouragans de cette force a doublé depuis 20 ans. Un air plus chaud au contact de l’océan alourdit davantage la tempête en vapeur d’eau, donc en énergie, ce qui explique ce phénomène qui, pour l’instant, épargne globalement l’Europe.

Et la disparition d'îles ou d'archipels est déjà d'actualité

Les îles Fidji sont particulièrement menacées. En 2006, déjà, le cyclone Winston avait engendré des vagues de réfugiés climatiques puisque 55.000 personnes avaient dû être déplacées cette année-là. Mais ce n’est pas tout. Dans le Pacifique Sud, des îles ont d’ores-et-déjà été englouties en raison de la montée des eaux : 8 selon certains chercheurs, qui ont constaté la disparition de Kepidau en Pehleng et Nahlapenlohd, notamment, dont la surface, restreinte, s’établissait autour d’une centaine de mètres carrés. Les engloutissements ont eu lieu au cours de la décennie écoulée. Les eaux montent chaque année d’environ 3 mm et le phénomène tend à s’accélérer.

La fonte des glaces a déjà permis aux Russes d'inaugurer de nouvelles routes maritimes

En 2018, une compagnie privée russe de transport maritime a pour la première fois acheminé des marchandises de Vladivostok vers l’Alaska en passant par l’Arctique, via le détroit de Bering. Cette route était autrefois impraticable, mais la fonte des glaces permet désormais le passage des bateaux – ce dont les transporteurs se félicitent car ça va leur permettre de faire encore plus de fric en minimisant les temps d’acheminement. Au mépris, donc, du réchauffement qui sera fatalement accéléré par l’inauguration de ces nouvelles voies. Encore des salauds qui profitent du réchauffement climatique.

Les ours polaires crèvent

Dans l’arctique, jamais les glaces hivernales n’ont été aussi petites. En 10 ans, la banquise a perdu 435.000 km² de glaces, soit environ la superficie de l’Irak, pour donner une idée. Les premiers perdants de ce phénomène sont les ours polaires : on en dénombre environ 20.000 aujourd’hui, contre 30.000 il y a dix ans. Et la tendance devrait s’accélérer puisque le WWF estime qu’un tiers des ours polaires devraient avoir disparu d’ici à 2050.

Les incendies se multiplient

Ce qu’il se passe en Australie a un lien direct avec le réchauffement climatique : les chaleurs caniculaires (2019 a été l’année la plus chaude de l’histoire du pays) ont transformé les habituels feux de brousse en incendies dévastateurs. Or, l’Australie mise essentiellement sur le charbon pour son mix énergétique : un suicide climatique dans un pays où les émissions de CO2 par habitant sont trois fois supérieures à celles de la France.

Ca nous coûte déjà un fric fou

En 2013, la Banque mondiale a estimé qu’en 30 ans, les coûts annuels liés aux catastrophes climatiques avaient été multipliés par 4, passant d’environ 50 milliards de dollars à 200. Dans les pays en développement, les impacts sont déjà tangibles et se traduisent par un ralentissement de croissance, voire par une perte sèche de PNB. Sans compter sur l’effondrement financier qui risque de s’en suivre.

Le nombre d'espèces menacées de disparition a augmenté drastiquement en dix ans

Nous vivons la sixième extinction de masse. Aujourd’hui un million d’espèces sont directement menacées d’extinction selon la plupart des experts et le rapport de l’UICN. En 2010, on estimait qu’à un siècle, le nombre d’espèces menacées d’extinction tournait autour de 400.

La fonte du permafrost a fait resurgir des maladies disparues

L’anthrax avait disparu, et voilà qu’elle revient dans une région russe et commence à tuer et infecter plein de gens. Vous les voyez venir les maladies disparues qui vont bien nous flinguer parce que les bactéries attendaient sagement dans la glace qu’on les libère ? Par ailleurs, des maladies tropicales commencent à infester des régions tempérées, car le réchauffement incite les moustiques à se déplacer vers chez nous : dengue, chikungunya, choléra, dysenterie… Ca s’en va, mais surtout ça revient. De manière générale, la fonte du permafrost est absolument terrifiante.

Et bonne journée à tous.