« On s’est aimé comme on se quitte. Tout simplement sans penser à demain. À demain qui vient toujours un peu trop vite. Aux adieux qui, quelquefois, se passent un peu trop bien. »

Arrête d’écouter ça en boucle et bouge-toi. On est là pour toi. Non, Jef, t’es pas tout seul.

Trouver quelqu'un de génial très vite

C’est un peu une question de cul, mais si tu rencontres très vite quelqu’un qui te plaît, avec qui tu fais preuve d’honnêteté sur tes sentiments et ton traumatisme et que tu parviens à ne pas entrer dans une logique comparative systématique entre tes deux relations, tu auras tout gagné. Par le sexe régulier et la confiance qui s’installe, on établit un nouveau genre de relation qui balaie le passé. C’est la solution la plus saine et celle qui dépend le moins de toi – et puis, peut-être n’as-tu aucune envie de te remettre immédiatement avec quelqu’un. Il y a cependant tellement de formes de couples possibles que tu devrais pouvoir trouver la tienne.

Te noyer dans le sexe

Baise partout, tout le temps, avec plein de monde. Vautre-toi dans le plaisir, enchaîne les conquêtes et, par ce biais, reconstruis ta confiance en toi fragilisée par ta relation. Tu peux te servir de Tinder et des autres outils numériques à ta disposition, ou tu peux faire la tournée des bars. Séduire est une clé pour aller mieux, et le plaisir associé aux coïts simples et sans forcément de lendemain est un puissant générateur d’endorphines. Ça ne peut durer qu’un temps, mais il peut être assez bon.

Te noyer dans le boulot

S’il faut t’occuper l’esprit, occupe-toi l’esprit. Bosse comme un dingue pour atteindre l’abstraction et, si ton boulot ne te le permet pas, te rend malheureux ou est simplement trop chiant, développe des projets à côté. Engage-toi dans une asso, intéresse-toi à l’écriture pour le cinéma, suis des masterclass sur des hobbies qui pourraient se professionnaliser, apprends une langue étrangère ou fais tout ça à la fois. Le seul objectif est de ne plus avoir de temps de cerveau disponible pour penser à la tristesse de cette rupture et d’ainsi accélérer le phénomène naturel d’oubli que seul le temps peut garantir.

Te focaliser sur l'intégralité des trucs nuls de ta relation passée

La mémoire est ainsi faite qu’elle balaye les trucs chiants pour ne conserver du passé que les moments heureux. C’est une description à gros traits, mais elle fonctionne pour la plupart des souvenirs anodins. Il y a donc toutes les chances pour que les souvenirs qui te hantent, à la fin de ta relation, soient les vacances heureuses, les ébats passionnés et les moments de complicité ; pas cette affreuses engueulade à propos de sa demi-heure de retard un jour, ni cette fois où il t’a trompé/e avec ton meilleur pote. Or, si vous en êtes arrivés là, c’est probablement que ces moments heureux étaient devenus ultra-minoritaires. Peut-être serait-il temps, dès lors, d’accepter cette réalité et de faire le calcul arithmétique du bénéfice à mettre un terme à cette relation. Quand elle semble logique, une rupture est plus fastoche à avaler.

Affecter la froideur avec ton ex

Pour t’épargner toute relance, tu peux opter pour la mise à distance. C’est une solution radicale et qui crée pas mal de tristesse au départ, mais qui paie à terme. Distance absolue, froideur en cas de nécessité d’échange, séparation nette et claire. Le désavantage de cette solution est qu’elle met en péril une éventuelle réconciliation amicale, à terme, mais elle permet de se préserver (au prix d’une impression d’abandon, il est vrai).

Tuer des chatons

Surtout si les chatons en question appartenaient à ton ex. Pas sûr que ça t’aide sur le long cours, mais à court terme il y a toutes les chances pour que ça te permette de te sentir mieux.

Changer de ville et/ou de vie

C’est une possibilité radicale mais qui a le mérite de t’éloigner des problèmes. Partir faire un VIE ou un stage quelque part dans le monde, côtoyer de nouvelles personnes, notamment si vous aviez un groupe d’amis communs, faire autre chose, respirer un autre air, coucher avec d’autres gens. C’est radical, un peu déchirant au départ, mais extrêmement bénéfique à court-terme.

Écrire un bouquin

On ne te garantit pas que ton bouquin sur ta rupture sera publié chez Gallimard et tête des ventes, mais ça aura le mérite d’avoir un effet catalytique. Tu accouches de ton truc, il ne t’appartient plus, tu as bien tout ressassé, plus besoin de ressasser. D’ailleurs, rien ne t’oblige à écrire sur ta rupture. Tu peux aussi décider de parler de l’invasion alien à venir ou d’un épisode méconnu de la guerre de Cent ans. Tout le monde s’en fout, de ce que tu écris. En plus, tu vas peut-être découvrir que tu écris bien et ce sera un accomplissement de plus.

Te passionner pour quelque chose de culturel et ne plus faire QUE ça

Le cinéma noir, la peinture flamande ou les jeux vidéo d’un certain genre, ce que tu veux. L’essentiel est simplement de te dire que tu as un nouveau truc et que tu l’exploites à fond pour devenir un genre d’expert sur le sujet. C’est valorisant, c’est un projet nouveau qui t’éloigne de ta vie d’avant, c’est quelque chose qui t’appartiendra et surtout qui t’occupera le temps que la douleur passe.

Devenir alcoolique mondain

On ne te parle pas de te désocialiser en sombrant dans l’alcoolisme infernal, en puant la vinasse et en ratant le travail un matin sur deux. On ne te parle pas de t’acheter un flacon de gnôle dans lequel tu cacheras ta mignonette de whisky pour te l’envoyer discrétos en faisant croire que tu vas pisser. On te parle de profiter de toutes les occasions possibles et imaginables pour t’en envoyer un derrière la cravate avec d’autres gens : fête, vernissage, verre entre amis… Le tout est bien sûr de minimiser la conscience et à maximiser la détente. À condition d’arrêter avant de devenir un déchet.

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Il n'a pas souffert, promis

« J’ai perdu tout ce que j’aimais, j’ai perdu tout ce que j’aimais, j’ai perdu tout ce que j’aimais… J’ai perdu tout ce que j’aimais, j’ai perdu tout ce que j’aimais. »