La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Et même en lisant seulement l'Equipe, France Foot et So foot on n'est pas à l'abri d'une "affaire" qui viendra éclabousser le sport. Et pas celle du genre "Kombouaré et Sessegnon ont changé leur statut en "c'est compliqué". Non, on vous parle de vraies affaires, de celles qui laissent des traces profondes dans la conscience collective, celles pour lesquelles on a un 'avant' et un 'après'. Avec le foot en France, on est servi, on a même le vent dans le dos dirait-on: ça pousse fort...

  1. L'affaire de Knysna (2010)
    Un bus, une grève, un chronomètre qui vole et une première page de l'Equipe interdite aux moins de 12 ans : on en oublierait presque le vrai scandale de cette Coupe du Monde qui est le niveau de jeu misérable de l'équipe de France. Une poignée de journalistes étaient présents autour du bus de la honte, la planète entière était devant France-Mexique. Ne nous trompons pas de scandale.
  2. L’affaire VA-OM (1993)
    Avant les frasques des bleus, cette affaire aurait forcément mérité sa première place. Une corruption façon "french connection-tu-connais-pas-Raoul", du fric enterré dans une enveloppe au fond du jardin, un président-ministre qui incarnera le mal absolu et qui prendra de la prison ferme, un club enfin au sommet de l’Europe jeté en Deuxième Division. Jacques Glassman y pense encore le matin en se rasant, oui. C’est un classique qui ne se démode pas. On n’a pas fait beaucoup mieux depuis.
  3. La Caisse Noire de Saint-Etienne (1982)
    La France de Giscard est en crise depuis la fin des seventies. Pour arrondir les fins de mois de ses stars, l’AS Saint-Etienne a constitué une petite cagnotte, Larios, Janvion et Platini récupèrent chacun entre 800 000 et un million de francs. Quelques hommes politiques sont également arrosés par ces fonds en partie prélevés sur les boutiques de l’ASSE. Un scandale d’un autre temps avec des comptes au stylo bille et des chiffres annoncés en anciens francs par la presse de l’époque. La double billetterie du PSG de Hechter en 1978 avait fait fort, mais pas aussi beau.
  4. La fédération "Black-blanc-beur" (2011)
    Déjà, choisir un sélectionneur qui s'appelle "Blanc", c'était presque louche, surtout que l'ancien joueur de Rennes Serge Lenoir était disponible (Rachid Arhab aussi, mais il ne connaît rien au foot, donc ça passe). La Fédé se fait prendre la main dans le sac d'une potentielle discrimination pré-centre de formation, et change de sujet avec celui des doubles nationalités, un problème qui n'en est pas vraiment un. A priori, ça ne suffira pas pour étouffer le scandale qui gronde.
  5. Les transferts à l’OM (1999)
    Les transferts à Marseille, c’est toujours compliqué. Et quand Rolland Courbis s’en charge, ça devient très compliqué. Courbis, déjà mis en cause dans les problèmes de comptabilité du club de Toulon dix ans auparavant, est accusé d'avoir pris sa part sur une quinzaine de transferts entre 1997 et 1999. Prison ferme et interdiction d’exercer des fonctions dans le football. Et dire que le gars n’a jamais eu son diplôme d’entraîneur. De toute façon, il n’a rien fait, il était même pas là. Et pourtant, on l’aime bien Rolland, ça doit être l’accent.
  6. L'affaire Zahia (2010)
    Que nos internationaux aillent voir des prostituées, mineures de surcroît, enfin les fassent venir en avion, c'est pas bien joli voire pathétique, mais pas forcément nouveau. On pouvait déjà dire que la coupe du monde africaine partait sous de très bons auspices. Mais le vrai scandale pourrait être aussi cette différence de tarif : 2000 euros pour Ribéry et 500 pour Benzema ? Discrimination anti-chti ? Vieille rancune à l'encontre d'un joueur jouant dans un club allemand ? Ce n'est pas avec ce genre de préjugés que l'on va faire avancer l'Europe.
  7. Les transferts au PSG (1998-2004)
    L’OM étant rattrapé par les affaires, le PSG se doit lui aussi de suivre le mouvement pour ne pas se laisser distancer par le rival. C'est chose faite avec la touche "Paris-paillettes"qui inclue faux contrats d’image, un équipementier qui récupère de jolies sommes sous forme de fausses amendes, des montages qui permettent à Ronaldinho de venir danser au VIP Room pendant deux ans avec le maillot de la capitale sur le dos... Du beau boulot.
  8. Les faux passeports de Saint-Etienne (2001)
    Vous trouvez vous aussi que Maxim Levytsky n’est pas un nom typiquement grec ? La justice partage votre avis et s’étonne de voir ce gardien de but ukrainien évoluer à Saint-Etienne avec un passeport communautaire. Le Brésilien Alex la joue moins spectaculaire et opte pour un passeport portugais, mais se fait gauler quand même. Les Verts n’aiment pas la limite de trois joueurs hors-UE dans un effectif et improvisent une annexe de la préfecture dans les locaux de l’ASSE. Bien tenté.
  9. L’affaire de la Banderole Anti-Chtis (2008)
    Difficile de l’écarter d’un top des affaires les plus bruyantes du football français. Ce n'est pas grand chose, mais ça fait du bruit. Pour une banderole, certes de mauvais goût, mais qui ne méritait sans doute pas l'attention de toutes les télés, ni les prises de parole du président Sarkozy en personne. Mais en 2008, on ne touche pas aux "chtis" grâce à Danny Boon, c'est tendance. Pour finalement déboucher sur pas grand-chose, des amendes allant jusqu'à... 600 euros. Tout ça pour ça.
  10. Le comportement exemplaire des supporters du PSG (2006-2010)
    Pendant quelques années il n'a pas fait bon aller au parc pour se délecter de matchs très moyens de la part d'un club qui se sauvait avec la coupe de France 1 an sur 2. Parce qu'en plus de se farcir des purges de foot, les supporters avaient décidé que pour mieux supporter le club il fallait se mettre sur la tronche. Deux morts en 4 ans, des débats sans fin. On aime ou pas Robin Leproux, mais pour une fois il avait fait le ménage pour de bon.
  11. Les repreneurs bien douteux des clubs de Ligue 1 (2003-2007)
    Il y a aussi les scandales à côté desquels on est passé de justesse. Si la presse a largement parlé de l’ami Kachkar, candidat début 2007 à la reprise de l’OM avec des garanties bancaires complètement foireuses, l’AS Monaco est passé tout près de faire très fort avec Fedcominvest et son président, Alexei Fedorychev qui aurait largement eu sa place dans « Les Sopranos » . Heureusement Colony Capital a lui réussi à acheter le PSG. L’honneur est sauf. Ou pas.
  12. (Bonus)Les troisièmes maillots (depuis l'invention du merchandising)
    Pour faire vendre des maillots, il faut inventer chaque année quelque chose. Quitte à faire n'importe quoi. Du orange passé pour l'OM (et son grand retour l'an prochain), un truc qui pique les yeux pour Lyon en 2011 après le fluo "sécurité routière", du rose pétant en 2012... Un scandale en guise de clin d'oeil, évidemment pas au niveau des autres, mais du pain béni pour les ophtalmos et les amateurs de mauvais goût.

Et vous, vous en voyez d'autres ?