Le LOSC est donc champion, après plus de 55 ans d'attente. On vous avait prévenu que ce n'était pas une idée géniale, mais le terrain a décidé. Et soyons honnête, c'est sans doute le meilleur qui l'a emporté, Lille fait un très beau champion ayant proposé du jeu, en plus, on aura tout vu. Mais maintenant, alors que les restes de la fête sont encore tout chauds, on doit regarder les problèmes vers lesquels courent les Dogues. Dansez tant qu'il est encore temps, la fête est déjà finie.

  1. La fuite des cerveaux...: Lille a gagné parce qu'il a su conserver la dynamique des dernières années. Mais une fois le titre en poche, c'est une autre histoire. Rami qui s'en va à Valence, Gervihno qui ne résistera pas aux sirènes anglaises, Balmont qui prend sa retraite et ouvre enfin une boucherie... Vous nous direz, il reste toujours Debuchy et Dumont. C'est vrai, mais en Champion's League, ça risque de faire un peu juste.
  2. ...et la fronde de ceux qui restent: le président Seydoux s'est vanté de ne pas s'être fait avoir comme l'OM l'an dernier et de ne pas avoir prévu de sommes faramineuses pour ses joueurs et les récompenser du titre. Ces mêmes joueurs lisent les journaux et prévoient de se venger en 2011. Ils chantent des "présidents-présidents" pour réclamer des triples primes dès les matchs amicaux. La direction se braque, l'année commence mal.
  3. L'image de la ligue 1 qui souffre en Europe: Lille n'aura aucune protection en Champion's League et va se retrouver dans le groupe de la mort avec Barcelone, Arsenal et Chaktiar Doniesk. Bilan 5 défaites et un nul. On va encore dire sur toutes les télés d'Europe, comme au FMI, que le champion de France est un nain.
  4. Le grand retour des Chtis sur le devant de la scène: certes on a beaucoup vu Martine Aubry ces derniers temps à la télé (tiens, pourquoi ?), mais ce n'est rien à côté de la folie Chti's qui va à nouveau s'emparer du Nord et de toute la France, comme une digne suite du film de Dany Boon. Et on a assez souffert comme ça. Au moins Marseille avait eu le mérite d'avoir été champion après le nanar "Les Collègues", c'était plus discret.
  5. Lille ne peut plus planquer Hazard: Eden Hazard, le petit joyau belge jouait jusque là bien caché sur son petit terrain communal du stadium. Lille champion, ce sont les plus grands d'Europe qui viennent frapper à la porte avec les clefs d'une jolie voiture allemande pour Eden. Les plus grands et les plus riches aussi. Il file donc en Russie "pour le challenge sportif" avec un contrat de 6 millions annuels à la clef. On l'aurait bien caché encore un peu.
  6. Lille jouera le maintien l'an prochain et offre le pays à la droite: jouer sur deux tableaux est délicat. Et les équipes qui se tapent la champion's league le mardi ou le mercredi, même uniquement pour le premier tour, lâchent toujours des points le week-end qui suit. Voire tous les week-ends, comme Auxerre. Lille s'apprête donc à avoir le plus beau stade de Ligue 2 en 2012. Déprimé, le Nord, fief historique du PS, ne vote pas aux élections de 2012: Nicolas Sarkozy est élu au premier tour.
  7. La construction du Grand Stade est arrêtée : toute l'attention médiatique se porte sur Lille, c'est donc le moment de faire un coup d'éclat pour ceux qui veulent se faire entendre. Une association d'historien-écologiste-taxidermiste démontre que le parking du stade va être construit sur une ancienne réserve à papillon du 13eme siècle. Les travaux sont suspendus pour les fouilles habituelles et dureront 8 ans. Un papillon, c'est petit et super fragile.
  8. Par respect pour Claude Puel: l'entraîneur, pardon le galérien, de Lyon (enfin plus pour longtemps visiblement) après 3 ans sans titre, alors que son ancien club, celui qu'il a sauvé, façonné, bichonné fait la fête sur la Grand'Place. La vie est une chienne.
  9. Un monde changeant et instable est facteur d'angoisses: si le champion change tous les ans, on fait comment nous ? Avec Lyon pendant 7 ans, on avait des certitudes, on pouvait débattre sur le deuxième, sur la descente. Maintenant 3 champions en 3 ans, Bordeaux, Marseille, là Lille. C'est donc autant d'erreurs de pronostics que feront nos commentateurs préférés pour désigner le prochain champion: ils n'avaient pas besoin de ça.
  10. Les diffuseurs finiront par se braquer : "Oui M. Canal Plus?... je vous appelle pour savoir si vous êtes toujours ok pour mettre 600 millions d'euros par an pour la Ligue 1... Le champion ? euh... c'est Lille... oui, LI-LLE, comme ça se prononce... Jamais entendu parlé ? et bien... c'est comme l'OM ou le PSG, mais en moins connu." On investit pas sur des pieds-tendres dans le monde de la télévision.
  11. Si on multiplie les vainqueurs potentiels, le PSG n'y arrivera jamais: alors si, statistiquement ça finira bien par arriver. Mais si Paris doit multiplier les fronts et disperser ses forces, c'est pas gagné. Ne manquerait plus que Rennes s'y mette, un jour. Mais là tout de suite, on bascule dans le foot fiction.

Sans compter que Frau est à nouveau champion, pour la troisième fois même. C'est moche de donner de faux espoirs aux gamins. Et vous, vous en voyez d'autres ? (et bravo quand même)