De la coupe du monde de football, événement planétaire s’il en est, on retient essentiellement le palmarès (la penta du Brésil…), les buts d’anthologie (la main de Dieu et sa suite…), et les grands joueurs (Pelé, Zidane…). A cette histoire des vainqueurs, nous en préférons une toute autre, celle des perdants magnifiques, ceux qui auraient dû gagner, mais qui furent terrassés par la malchance, et l’injustice. Ceux-là laissent aux vrais amateurs de football, une marque ineffaçable dans le cœur, qui vaut toutes celles ornant les plus belles coupes. Pour eux, le top 10 des équipes qui auraient dû gagner la coupe du monde de football (nonobstant la glorieuse incertitude du sport, qui est parfois, reconnaissons-le, une pute). /

  1. Hongrie 1954
    Le onze d’or ou probablement la meilleure équipe de tous les temps. La Hongrie du début des années 50 était en tout cas la meilleure équipe du moment, championne olympique en titre, bourreau des pauvres anglais à Wembley 6 buts à 3, avec le « major galopant » Puskas, « tête d’or » Kocsis. Un football total résolument tourné vers l’offensive bien avant la Hollande des années 70. Las, la belle équipe allait être vaincue par les Allemands en finale (qui avaient pourtant été écrasés au 1er tour 8 à 3), la faute à la fatigue (les brésiliens en quart de finale, tapaient plus dans les mollets hongrois que dans le ballon suisse), et aux arrêts du gardien Turek. Cette victoire de l’Allemagne moins de 10 ans après 45, allait être qualifiée de Miracle de Berne. Les voies du seigneur sont décidemment impénétrables.
  2. France 82
    On ne reviendra pas ici sur Séville, les faits en sont connus (l’agression de Schumacher, la France menant 3 à 1 en prolongation avant d’être éliminée aux tirs au but…). Mais pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, cette demi-finale vaut toute les tragédies antiques, l’Orestie, le destin des Atrides à côté, c’est Hélène et les garçons.
  3. Pays-Bas 74 et 78
    De toutes les grandes nations du football, elle est la seule à ne pas avoir gagné la coupe du monde, et c’est d’autant plus injuste qu’à l’exception du Brésil, aucune équipe ne joue mieux au football. Les Pays-Bas furent donc deux fois de suite finalistes d’une coupe du monde en développant leur fameux football total, à base de permutations entre les postes, et de mouvements incessants entre les lignes. Deux fois finalistes et deux fois vaincus : en 74 par l’Allemagne de Beckenbauer et de Muller, qui comme toute équipe allemande était d’une efficacité et d’une rigueur redoutable (et profondément ennuyeuse diront certains), et en 78 par une Argentine truqueuse et sous la botte du général Videla.
  4. RFA 66
    Comme on a pu le constater plus haut, rien de mieux que 11 allemands pour vous détruire une équipe d’artistes. Pourtant les teutons ont aussi été victime d’une terrible injustice. En 1966 la finale les opposant aux hôtes anglais fut entachée d’une des erreurs d’arbitrage les plus célèbres de l’histoire du sport. La seconde réalisation de l’équipe aux trois lions, qui lui donna la victoire, marqua tous les esprits pour avoir été accordé, sans que le ballon de Geoffrey Hurst n’ait passé la ligne de but.
  5. Argentine 90
    Ok, ce ne fut pas le meilleur jeu proposé pendant l’horrible coupe du monde 90, mais toute équipe avec le divin Maradona, qui essaye de battre une équipe avec le bovin Matthaus, est une belle équipe.
  6. Brésil 50
    Le Brésil de 1950 doit gagner sa coupe du monde, dans son stade le mythique Maracana. Au terme d’un mini championnat les Brésiliens affrontent l’Uruguay, et n’ont besoin que d’un match nul pour que liesse et samba s’abattent sur Rio de Janeiro et sur tout le peuple carioca. A la 79ème minute, l’ailier droit de la Céleste Ghiggia déborde et voyant le gardien Moaçir avancé tire dans le but auriverde au lieu de centrer : l’Uruguay l’emporte 2 à 1. Le pauvre Moaçir fut jugé responsable du deuil national qui s’ensuivit. Des années après il raconta, que croisant une grand-mère et son petit fils dans les rues de Rio, la brave sexagénaire le désigna à sa descendance, comme l’homme qui avait fait pleurer tout un peuple.
  7. France 86
    La France et son fameux carré magique est championne d’Europe, et développe alors tout simplement le plus beau jeu du monde. En quart de finale avec la complicité du Brésil du Pelé blanc Zico, le football touche au sublime dans ce qui reste le plus beau match de l’histoire de la coupe du monde. Les Français dans la chaleur étouffante de Guadalajara se qualifient aux tirs aux buts, les Brésiliens ayant par deux fois frappés les montants lors du match. En demi épuisée la bande à Platoche dû pourtant baisser pavillon devant…les Allemands.
  8. Cameroun 90Le seul rayon de soleil de la coupe du monde italienne. Le Cameroun de Roger Milla (qui avait alors 38 ans et évoluait en division d’honneur à la Réunion) se qualifie pour les quarts de finale de la compétition, en battant l’Argentine (le tenant du titre et futur finaliste), la Roumanie et la Colombie. Opposés aux Anglais pour atteindre le dernier carré, les lions indomptables mènent 2 à 1 à 10 minutes du coup de sifflet final, avant de voir Gary Lineker égaliser sur penalty puis donner la victoire à son équipe pendant les prolongations. Le Cameroun reste à ce jour la seule équipe africaine à avoir atteint un tel niveau dans la compétition reine du football.
  9. L’équipe rêvée des joueurs n’ayant qu’un défaut
    Etre nés dans un pays de merde incapable de se qualifier ou de participer à une coupe du monde avec un espoir raisonnable de la gagner
    : Pour gagner une coupe du monde (ou parfois même pour y participer), il ne suffit pas d’avoir un super joueur (si on excepte l’Argentine de 86 avec Maradona), il faut également être capable de l’entourer d’autres choses que de cul-de-jatte. Ils sont donc quelques uns à avoir eu le malheur de naitre avec de l’or dans les pieds, et un passeport libérien (Georges Weah), Nord-Irlandais (Georges -encore !- Best), ou Gallois (Ryan Giggs). Une pensée émue pour eux.
  10. France 2010: Heu… ?

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Top écrit par EBR, topiteur révisionniste