Il n’y a pas pas forcément besoin de 10 saisons, de monstres échappés de labos, de centrale nucléaire qui explose, ou de rires enregistrés pour faire une bonne série. Une de celles qui vous marquent quand la télé ou l’ordi s’éteint. Unorthodox, la dernière mini-série star sur Netflix nous le prouve. Et nous on va vous convaincre de la regarder.

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Il n'a pas souffert, promis

Parce que c’est une mini série justement

En cette période de confinement où tu as c’est vrai déjà tendance à regarder pas mal de séries (et aussi des films, et aussi des redifs, et aussi n’importe quoi), tu te dis qu’une série de plus n’est pas forcément ce que tu recherches en ce moment. Et pourtant tu te trompes. Parce que Unorthodox, c’est seulement 4×50 minutes. Oui on peut encore raconter des histoires en si peu de temps, dingue non ? Vu que tu sembles perdu.e, dis-toi que c’est en fait comme un long film, tu sais les trucs sans pause ni “préviously in” que l’on regardait avant les séries, et qu’elle devrait bien rejoindre le panthéon des meilleures mini-séries.

Pour le pitch que tu n’avais jamais vu ailleurs

Unorthodox, c’est l’histoire d’une jeune femme juive, Esther Shapiro, “enfermée” dans une communauté juive ultra (ultra) orthodoxe de New-York, et mariée de force à 19 ans. Une vie faite de privation, pas de lecture, pas de musique, coupée du monde, qu’elle décide de fuir pour rejoindre Berlin, avec sa famille à ses trousses qui la recherche pour la ramener dans le droit chemin : il ne faudrait surtout pas qu’elle donne l’envie à d’autres de s’émanciper. Si vous croyez que je vous ai spoilé toute la série, c’est faux. Si vous croyez que c’est pas la joie, c’est vrai. Mais si vous croyez que c’est plombant pour autant, c’est re-faux.

Parce que c’est basé sur une histoire vraie

Alors entendons-nous : une histoire n’a pas besoin d’être vraie pour être bonne. Mais ici, dans un environnement contemporain et connu, New-York et Berlin, le fait que cette histoire soit une adaptation des mémoires de Deborah Feldman, publiées en 2012 (Unorthodox : The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots), où elle raconte sa rupture avec sa communauté hassidique, ajoute au dramatique de la situation : oui vivre sous cette coupe religieuse existe aujourd’hui, tout proche de nous.

Parce que tu connaissais rien de la culture des juifs hassidiques de Brooklyn

Si c’est le cas, tu es comme la plupart d’entre nous et c’est pas grave. Et après cette série, tu en sauras un peu plus. Soyons honnête : est-ce que cette plongée dans cet univers étriqué à travers l’histoire de la jeune Etsy nous a donné envie de partager leur valeur et leur mode de vie, basés sur une pratique quelque peu rigide des préceptes de la Torah et du Talmud ? Non. Pas exactement. Pas exactement du tout même. Mais elle nous a au moins donné envie de s’intéresser à leur culture pour essayer de comprendre.

Parce que tu pensais avoir des problèmes

Et après avoir vu cette série tu te diras que finalement, franchement, tout compte fait, ÇA VA. Certes tu as un peu de pression au travail, à la maison, mais à priori rien de comparable avec la pression d’une communauté entière qui attend de toi que tu tiennes ton rôle, celui définit par la tradition et les livres sacrés, et rien de plus. Surtout rien de plus. Confinement ou pas, on se le re-dit: franchement, ça va non ?

Parce que tu n’avais encore jamais regardé de série en yiddish

A la base tu dis que naturellement tu ne comprendras rien, mais si tu as fait de l’allemand au collège-lycée tu devrais être capable de saisir le sens des phrases. C’est là qu’on verra si t’as bossé plus jeune. Cette série va te révéler plein de choses on te dit.

Pour l’actrice Shira Haas

La jeune actrice qui porte la série sur ses épaules avec son role de Esty (Esther Shapiro) est incroyable. Mi femme-mi enfant, ou plus exactement une femme enfermée dans un corps d’enfant. On peut avoir le physique d’une gamine de 14 ans et une détermination sans faille pour braver tous les interdits et les obstacles d’un monde cloisonné, pour renaître, et toucher du doigt la liberté et la magie de l’indépendance.

Parce que tu avais besoin de te réconcilier avec la religion

Raté.

Parce que c’est une série allemande

Si pour toi la culture série allemande se limite encore à ‘Derrick’ ou ‘La Clinique de la forêt noire’, tu peux en une fois faire un bon dans le présent avec Unorthodox. Bon ça veut dire que tu avais aussi raté ‘Dark’, mais c’est pas grave on te pardonne, c’était compliqué et un brin trop flippant.

Parce que tu as déjà nettoyé derrière ton frigo 3 fois, c’est bon là

Alors pose tes fesses sur ton canapé, prends ta télécommande, non relève toi pour prendre un truc à bouffer (pas trop sucré merci), assieds-toi à nouveau, reprends la télécommande et enjoy. Tu nous remercieras pour ces 3 heures et quelques.

Alors oui, dit comme ça, tu peux te dire que ça a l’air un peu dur et que le sujet n’est pas transcendant. Mais la libération et la recherche de légèreté ont un prix à peu près aussi fort que ce qui se dégage de cette série.

Si après tu cherches des choses différentes, tu peux voir ou revoir Peaky blinders, te lancer dans l’excellente série sur Michael Jordan et les Bulls « The last Dance », ou faire un quiz pour savoir à quel point du connais Friends c’est possible aussi.