Gisèle Halimi nous a quitté et ça nous met un petit coup. Figure de proue du féminisme en France, l’avocate franco-tunisienne qui nous a quitté le lendemain de son 93e anniversaire, a mené de nombreux combats en faveur du droit des femmes (entre autre). On fait un bref rappel des huit raisons de ne jamais l’oublier cette bonne vieille Gigi.

Elle a défendu les militants FLN durant la guerre d'Algérie

Elle se joint ainsi à Jean-Paul Sartre pour signer en septembre 1960 le manifeste des 121, la Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie (manifeste dans lequel on trouvait aussi des plumes chouettes comme Marguerite Duras, Nathalie Sarraute ou Françoise Sagan et de nombreux artistes tels que Simone Signoret, Alain Resnais, Claude Sautet etc.).

Elle prendra par la suite la défense de Djamila Boupacha une Algérienne de 22 ans violée et torturée par les soldats français pour avoir posé une bombe. L’avocate obtient de faire juger la jeune femme en France mais ne la sauve malheureusement pas d’une condamnation à mort… jusqu’à ce que Djamila Boupacha soit finalement amnistiée et libérée en 62 après les accords d’Evian.

En 1965, elle fonde le Mouvement démocratique féminin

A l’époque ce mouvement lui sert surtout à soutenir François Mitterand pour la présidence.

Elle a également signé le "Manifeste des 343"

En affirmant publiquement s’être fait elle-même avorter alors que c’était un acte interdit et revendiquant ainsi le droit à l’interruption volontaire de grossesse pour protéger les femmes qui se mettent en danger en interrompant elles-mêmes leurs grossesses.

Elle a par ailleurs fondé en 71 avec Sartre et Simone de Beauvoir l'association pour le droit à l'avortement "Choisir la cause des femmes".

Ce mouvement de lutte pour le droit à l’avortement est devenu désormais une ONG spécialement dédiée aux droits des femmes.

Elle s'est battue pour le droit à l'avortement lors du procès de Bobigny en 1972

Elle défendait alors le cas de Marie-Claire Chevalier et de sa mère. Cette mineure était jugée pour avoir avorté dans l’illégalité (sa mère, pour l’avoir aidé) alors que son état était le résultat d’un viol. On est en 72. Trois ans avant la loi Veil qui légalise l’avortement et l’affaire a eu un tel retentissement qu’elle a beaucoup pesé dans cette révolution sociale pour le droit des femmes.

Elle s'est ensuite battue pour le remboursement des IVG

Un combat qu’elle mène de front à l’Assemblée nationale au début des années 80 quand elle est députée de l’Isère jusqu’à ce que la loi soit votée en 1982. Là encore, elle y est pour beaucoup.

Elle s'est battue pour que le viol et l'attentat à la pudeur soient reconnus comme des crimes

Ça ferait presque sourire de se dire qu’avant 1980, le viol n’était pas reconnu comme un crime et donc pas vraiment condamné par la loi. C’était hier. Gisèle Halimi a défendu notamment deux femmes belges victimes de viol dans un camping en 1974, et elle parvient à obtenir la condamnation des trois hommes accusés (qui plaidaient pourtant non coupables). Peu de temps après, le viol sera officiellement reconnu comme un crime.

Elle s'est engagée pour l'indépendance de son pays d'origine : la Tunisie

Elle a par ailleurs toujours conservé cette double nationalité.

Doux baisers Zeiza Gisèle Elise Taïeb, on pense à toi et on te dit MERCI.

Sources : Le Monde, France Info